10 avril 1916 : Germain Soulé, marié depuis trois mois

C’est à Sainte-Marie qu’est né Germain Soulé, maison Ayguebelle, 3, rue de la Mielle, le 13 août 1891. Son père, Jean, est cordonnier, sa mère est Madelaine Gil. A l’âge de 12 ans, il part en Amérique, à l’appel de son frère qui s’est installé à New-York. Il y devient cuisinier. Il revient en France pour y accomplir son service militaire. En pleine guerre, alors que son régiment combat à Hérinoncourt dans l’Oise, il épouse Blanche-Henriette Jacquin, le 4 janvier 1916,

 C’est au sein du 74e Régiment d’infanterie qu’il est incorporé le 1er  octobre 1913 pour accomplir son service militaire obligatoire. Il est donc déjà sous les drapeaux lors de la mobilisation générale du 2 août 1914. Les lieux de casernement de ce régiment sont Rouen et Elbeuf.

En août 1914, le 74e  RI est dans les Ardennes à Rethel et Touligny. Il participe à la bataille de Charleroi du 21 au 23 août près de Chimay. La retraite qui suivra le mènera jusqu’à Fourmies et Guise. Il participe à la bataille de la Marne du 6 au 13 septembre, à l’attaque de Courgivaux et de Montmitail. Les pertes en hommes sont très nombreuses. En 1915, il est en Artois, à Neuville-St-Vaast en mai. Là aussi, les pertes sont  très importantes. En septembre il est toujours en Artois, à Vimy. En 1916, le régiment est dans la Somme, en janvier et février, il participe ensuite à la bataille de Verdun, en avril, à la Caillette et au Fort de Douaumont.

 Début avril, le régiment est envoyé au Fort de Souville. Le 3, les attaques se succèdent pour la possession des tranchées au pied du fort. Sous le feu, la 5e  compagnie se réfugie dans la tranchée Poujal. Le 4, la marche en avant reprend, la progression est lente et difficile, et elle retarde les attaques. Un nouvel assaut est donné, cette fois, la progression est nette, des tranchées sont prises, elles seront consolidées et aménagées jusqu’au 8 avril. Le régiment est alors cité à l’ordre de la 2e armée, par le Général Nivelle.

« Le 8 avril 1916, le 74e  RI, commandé par le lieutenant-colonel Brenot, arrive sous le feu de l’ennemi, dans un secteur nouveau, où l’ennemi avait fait brèche la veille, a immédiatement rétabli la situation par une brillante contre-attaque, a poursuivi vaillamment sa tâche pendant 6 jours consécutifs, arrachant morceau par morceau, plusieurs tranchées à l’adversaire, malgré de violentes réactions de sa part, et lui infligeant des pertes considérables. » Verdun, la Caillette, avril 1916.

 Le 9 avril, le régiment est dans le site appelé « faubourg pavé » sous le feu de l’ennemi. Ce jour-là,  Germain Soulé est blessé. Il figure sur la liste des pertes de la journée dans le journal de marche et d’opérations. Il meurt  le lendemain, des suites de ses blessures, à Dugny, à 5 km de Verdun.

Il avait 25 ans et était marié depuis trois mois.

 Germain Soulé est enterré à la Nécropole Nationale de Dugny-sur-Meuse, tombe 1365A