12 octobre 1914 : Félix Carrouesco, Pierre Casajus, André Cassiau, Vincent Courrestolle, Jacques Taillacot, Pierre Baylaucq,

Depuis la mi-septembre 1914, la 72e Brigade, composée du 18e, 12e, 218e RI et d’éléments 14e RAC, est au pied du plateau de Craonne, luttant sans succès pour conserver la ferme d’Hurtebise et le Moulin de Vaucler, essayant d’avancer au-delà du Chemin des Dames. De nombreux oloronais y ont déjà perdu la vie notamment lors de la journée du 21 septembre. Une brève accalmie a permis de mieux s’organiser, d’améliorer les tranchées, de bien positionner les batteries d’artillerie.

Le 12 octobre, un bataillon du 18e et du 12e sont envoyés pour tenter de reprendre des sites stratégiques à l’ennemi. A 2h30 les régiments se mettent en marche pour se porter au nord d’Oulches afin de participer à partir de 5h à l’attaque du plateau de Vauclerc avec comme objectif, pour le 18e, le saillant d’un bois à 300m à l’est de la ferme d’Hurtebise et pour le 12e, la ferme elle-même. Les soldats du 18e gagnent cent mètres puis devant l’effet des mitrailleuses et des fusils rentrent dans la tranchée. L’échec est sévère, 200 tués ou disparus, une centaine de blessés.Sur 350 hommes qui avaient franchi le parapet de la tranchée pour s’emparer de celle des Allemands, 300 dont 7 officiers furent mis hors de combat.

Le bataillon du 12e, lui, est chargé d’attaquer la ferme Hurtebise. Les hommes s’approchent jusqu’au mur sud de la ferme mais sont accueillis à bout portant par les tirs des  mitrailleuses qui les obligent  à revenir vers la tranchées. L’Etat-major ordonnera 3 attaques successives dans la journée et la nuit du 12 au 13 avant de faire cesser l’ordre d’attaque. Si le JMO du 12e RI signale tous les jours le nombre de pertes il est muet sur celle du 12 et 13 : page blanche !

Six Oloronais  ont perdu la vie durant cette attaque, combien d’autres blessés ?

Félix Carrouesco.

Le 8 juillet 1881, Marie Carruesco donne naissance à Félix dans la maison Carrey, rue du Coq à Oloron. Elle est couturière et son fils Félix sera sandalier. Il se marie le 5 septembre 1906 avec Lorenza GalindoAppelé au service militaire le 15 novembre 1902, il est incorporé au 57e Régiment d’Infanterie puis il est envoyé dans la disponibilité, le 23 septembre 1905. Son parcours militaire est classique : après des périodes d’exercices en 1909 et 1011, il est rappelé à la mobilisation générale et le 12 août 14, il rejoint le 18e Il meurt le 12 octobre.

Son épouse reçoit le 5 avril 1916, la somme de 150 Francs au titre de secours. Son décès a été transcrit sur le registre d’état civil de la ville, le 16 Octobre 1920.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Oloron-Sainte-Marie

Pierre Casajus.

Le 29 novembre 1881, naît Pierre dans la maison Bordenave, rue Justice à Oloron de Clément et de Francine Abélie. Appelé au service militaire le 15 novembre 1903, le  soldat 2e classe Casajus rejoint le 123e Régiment d’Infanterie puis, est envoyé dans la disponibilité, le 23 septembre 1905 avec le Certificat de bonne conduite : « accordé ». En 1909 et 1911, il participa, comme la plupart des soldats, à des  périodes d’exercices puis, rappelé à la mobilisation générale le 12 août 1914, il rejoint le 18e  sur le front.

Pierre est parmi les soldats qui défendent Oulches et ce 12 octobre, lui aussi, il y perdra la vie.

Sa mère reçoit le 29 novembre 1917, la somme de 150 Francs au titre de secours. Son décès a été transcrit sur le registre d’état civil , le 24 Janvier 1921.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Oloron Sainte Marie.

André Cassiau.

Il est né  le 16 mars 1880 à Vielleségure (canton de Lagor). Son père François et sa mère Catherine Paillé sont cultivateur. La famille habite d’abord Herrère (canton d’Oloron) puis dès octobre 1904, il est domicilié rue de l’Union, dans le quartier Ste Croix d’Oloron. Comme ses parents, il exerce la profession de cultivateur.

Appelé au service militaire le 15 novembre 1901, il est incorporé soldat 2e classe au 11e Régiment d’Infanterie puis, après presque 3 ans de service, il est envoyé dans la disponibilité, le 18 septembre 1904 avec le Certificat de bonne conduite : « accordé ». A la mobilisation générale, il rejoint le 18e  sur le front

Le 12 octobre, il meurt « disparu au combat » mais son corps fut retrouvé puisqu’il a été  inhumé dans l’ossuaire de la nécropole Nationale de Houdlemont en Meurthe et Moselle

Son père reçoit le 4 mai 1915, 150 Francs au titre de secours. Son décès a été transcrit sur le registre d’état civil, le 16 Juillet 1920.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Oloron Sainte Marie.

Vincent Courrestolle.

Né le 16 septembre 1889, sans doute en Argentine où ses parents Pierre et Marie Laborde, originaires du quartier de Saint Pée, avaient émigré, il revient en France en 1910 pour faire son service militaire. Il laisse à Buenos Aires son travail de garçon de café.
Il rejoint à Tarbes son casernement le 3 août 1914. Son régiment, le 12e RI, après avoir pris part aux combats de l’Aisne, en septembre, sur le Chemin des Dames, s’installe près d’Oulches, pour maintenir les positions acquises.

Le 12 octobre,Vincent Courrestolle est « tué à l’ennemi ».

« Mort pour la France », son nom apparaît sur le monument aux morts d’Oloron et sur la plaque commémorative de l’église de Saint Pée.

Jacques Taillacot

Il est né le 14 mars 1884 à Barinque. Son père, Jean, était l’instituteur de ce village. Sa mère s’appelait Marie-Alphonsine Mondevain. Jacques avait suivi la même voie que son père, il était professeur à l’Ecole supérieure d’Oloron. Il a épousé Madeleine Suhas, le 26 septembre 1906, à Oloron. Il a été recruté  à Bordeaux et est incorporé au 18e Régiment d’Infanterie avec le grade de sous-lieutenant.

Jacques Taillacot a trouvé la mort à Oulches, en même temps que 6 autres officiers tués par l’ennemi, le 12 octobre 1914.

Son nom est inscrit sur la monument aux morts d’Oloron et sur le Livre d’or de l’Université.

Pierre Baylaucq

Selon l’état civil et sa fiche matricule, il s’appelait  Baylocq mais son nom a mal été orthographié sur le monument aux morts de la ville. Il était né le 27 décembre 1884, rue Carrérot, de Jean, cocher et de Marie Jeanne Coussirat dit Hourtet.  A 19 ans, en décembre 1903, il devance l’appel et contracte un engagement volontaire dans l’armée pour  quatre ans. Il reste jusqu’en décembre 1907 au 53e régiment d’infanterie, en garnison d’abord à Tarbes puis à Perpignan.

Libéré de ses obligations militaires, Pierre Baylocq part pour les Amériques. Le 18 août 1908, il est installé à Buenos Aires.  Répondant à la mobilisation, il quitte l’Argentine et arrive à Pau le 18 septembre 1914, juste pour partir avec  un contingent du 218e qui monte au front le 26 septembre. Le régiment est en seconde ligne, à Beaurieux, au pied du chemin des Dames, tous les jours il subit les bombardements allemands.

Le 12 septembre, le 18e et le 12e RI, en première ligne à Hurtebise et au Moulin de Vauclerc subissent une violente attaque. Les bombardements touchent aussi les postes de combat du 218e. Pierre Baylocq meurt ce jour-là.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Oloron et dans le Livre d’Or de l’école de Sainte-Marie (aujourd’hui école Saint-Cricq)