17 juin 1915 : Jean Vignette, des tranchées de Champagne à la bataille d’Artois

Jean Vignette

Jean, Léon Vignette est né le 12 octobre 1892 à Bescat, dans la maison Couret, de Jean-Baptiste, cultivateur, et de Jeanne Babil. Orphelin de père, il est soutien de famille. Il était célibataire et travaillait en qualité de cultivateur. Il mesurait 1,75m, avait les cheveux châtain et les yeux « verdâtres » selon sa fiche matricule. Sur un visage allongé, le front était moyen et le nez rectiligne. De constitution fragile, Jean-Louis a été ajourné au conseil de révision de 1913. Le 7 septembre 1914, il est déclaré « bon pour le service » mais qualifié de « soutien indispensable de famille » , ce qui retardera son incorporation qui interviendra le 12 septembre 1914, au sein du 88e  Régiment d’Infanterie.

Ce régiment embarque à Auch le 6 août sous le commandement du Colonel Mahéas. Il débarque à Valmy, arrive dans les Ardennes et passe en Belgique le 22 août 1914. Après la défaite de Charleroi de la fin août au début septembre, les soldats se replient jusque dans le canton de Suippes dans la Marne et participent à la contre-offensive alliée. Le 5 septembre 1914, la retraite cesse et la contre-attaque commence.  Jean qui est alors incorporé, participe le 16 septembre 1914, à la bataille de Perthes-les-Hurlus où les tranchées précédemment concédées aux Allemands sont reprises. En janvier 1915,  le 88e  RI est toujours en Champagne à Perthes-les-Hurlus. Il part pour l’Artois le 1er   avril 1915, et prend part aux combats de Roclincourt.

Le 6 juin 1915, le 88e  RI est cantonné à Arras. Les journées sont calmes et sont consacrées aux entraînements, à la préparation au combat et au repos. Le 15 juin, les troupes reçoivent l’ordre d’approcher du front. Le 16, un bombardement de préparation dure de 3h à 5h. A 10h, l’attaque se déclenche, mais les Allemands attendaient. De plus, le bombardement n’a pas été efficace. Les ennemis entourent Arras, ville qu’ils martyrisent sous les bombes. Le 17 juin 1915, dans la banlieue, à St-Nicolas, le 88e RI s’apprête à sortir de ses tranchées. Un intense bombardement de préparation reprend.

A deux heure trente du matin, le signal de l’attaque est donné. Le 88e  RI se lance à l’assaut des tranchées ennemies, il progresse de 40 mètres, mais les attaques de soutien des compagnies situées à droite et à gauche du 88e  RI n’ont pas lieu. Les troupes doivent revenir dans la tranchée de départ sous un feu ennemi nourri. C’est dans ce contexte que Jean Vignette trouve la mort. Ce jour-là, il y eut 11 tués et 85 blessés. Sa sépulture est inconnue. Il avait 23 ans.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Oloron et sur la plaque de l’église Notre-Dame.