20 août 1914 : Eugène Bergez, pour protéger le repli des autres régiments

 Alphonse  Eugène Bergez 

Né le 19 mars 1892, à Soeix d’Oloron, de Jean-Pierre et de Catherine Ilhariscondo. Agriculteur, il est incorporé, à Menton, dans le 27e Bataillon de Chasseurs alpins, le 2 octobre 1913. Au début de la guerre, le Bataillon est mis à disposition du 15e Corps d’Armée. Celui-ci a pour mission de pénétrer en Allemagne par la vallée de Morhange mais les Allemands, installés sur les hauteurs, les attendent… Le 19 août, pendant toute la journée, le Bataillon progresse lentement sous le feu violent de l’artillerie allemande. Au lever du jour, une forte canonnade et une violente attaque de l’infanterie ennemie s’abattent sur l’ensemble de la zone. Les armées placées à la droite du Bataillon, commencent à battre en retraite. Vers 6h30, craignant d’être pris à revers, le Bataillon se replie lui-aussi. Pendant ce mouvement de retraite, il éprouve de lourdes pertes. Vers 11h, le Bataillon, reconstitué à Gelucourt, reçoit l’ordre de protéger, de concert avec le 23e Bataillon, la retraite de la 29e Division. « Les chasseurs alpins se cramponnent jusqu’au soir pour interdire à l’ennemi le débouché des bois de la forêt de Saint-Jean au sud de Dieuze. Quand la plaine est enfin libre au sud, les alpins se replient à travers les marais où des soldats se noient. » (Laurent Ségalant).

Le 27e BCA a perdu 759 chasseurs et 10 officiers, le 23e BCA, 508 hommes de troupe et 7 gradés. Depuis le 10 août, 12 846 hommes ont été mis hors de combat au 15ème Corps. A Paris, en guise d’ « épitaphe » de ces malheureux, paraît un article incendiaire dans LE MATIN contre ces « troupes de l’aimable Provence » accusées d’avoir  « lâché pied devant l’ennemi » , article dicté par Messimy le ministre de la guerre en personne au sénateur-journaliste Gervais. La légende noire du 15ème Corps venait de naître.

Eugène Bergez a été inhumé dans les environs de Dieuze (Moselle) mais l’emplacement de sa tombe est inconnu. Son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Oloron et sur le plaque de l’église de Soiex.