22 mai 1917 : Irénée Daran, dans l’enfer du Mont Cornillet

Irénée Daran est né le 13 novembre 1896 à Oloron Sainte Marie, 14 avenue de Lasseube, de Jean, cordonnier et Marie Tuillier.  A 19 ans, Il est  employé de commerce et réside à Alger. Il s’engage le 23 novembre 1914 au 5ème Régiment de chasseurs d’Afrique et part le 20 mars 1915 combattre en France. Il rejoint le 1er Régiment de marche de zouaves et est nommé caporal fourrier le 9 juillet 1915.(Le caporal fourrier est le sous -officier chargé de l’approvisionnement et du logement des hommes et est responsable devant un sergent- fourrier.)

cpa_cornillet02-500x320Le 7 mai 1917 le régiment part  de Toul pour participer à l’offensive de Champagne dans la région des monts à l’est de Reims. le 20 mai, le 1er RMZ a pour mission de s’emparer du Mont Cornillet et d’en assurer l’occupation. Un bombardement d’artillerie intensif dévaste les lignes allemandes. Le poste de commandement ainsi qu’une partie des soldats allemands sont abrités dans un vaste ouvrage souterrain comprenant trois galeries principales parallèles et une galerie transversale, pouvant recevoir trois bataillons, soit plus de 600 hommes au total. Pour réduire cette garnison, les Français ont fait venir deux canons spéciaux, installés à Mourmelon-le-Petit, qui tirent 36 obus de 400mm. Les objectifs visés sont  les trois accès aux galeries, au nord du mont, et les puits d’aération. Un obus  tombe dans la cheminée principale d’aération et explose au sol. Des obus asphyxiants tombent aussi aux trois accès des galeries. L’assaut français est lancé sur le flanc sud par trois bataillons du 1er régiment de zouaves. Il se heurte à une résistance qui parait faible et mal organisée et en une demi-heure, emporte la crête. La garnison allemande  du tunnel est anéantie.

 « La nuit du 21 au 22 n’est marquée que par la violence des barrages d’artillerie écrit le rédacteur du JMO du RMZ, la pluie tombe en abondance de 1h à 3h si elle cause des dégâts aux tranchées, elle permet aux troupes des premières lignes de se désaltérer et se rafraîchir car…aucun ravitaillement ne peut parvenir en premières lignes ». Et le JMO poursuit : « …de 8h à 20h un tir d’artillerie lourde de 150 et 210 d’une violence inouïe balaie et bouleverse nos tranchées nous causant de lourdes pertes » En 5 jours le régiment perd 1200 hommes.

Irénée Daran est tué dans cet enfer, le 22 mai 1917, au Mont Cornillet (51). Son acte de décès a été transcrit à Oloron le 8 septembre 1917. Il repose au cimetière de Notre-Dame dans le tombeau familial.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Oloron