23 octobre 1915 : Léon Bonnemazou, Domingo Touzet, retrouvés plusieurs mois après

Léon Bonnemazou

Né le 11 juin 1894 au lieu-dit Camps à Lahourcade (64), il est le fils de Jean, métayer et de Marie Labat. Agriculteur à Oloron, il est incorporé le 12 septembre 1914 au 88e RI.

En février 1915, le 88e  est toujours dans le secteur de Perthes les Hurlus, le JMO indique : «  En vue d’une attaque qui doit être dirigée sur 49 et 202 par le 88e, les bataillons sont dirigés sur leur emplacement de combat ». Le lendemain matin, la neige recouvre la terre d’une mince couche l’ordre d’attaque est annulé. Il est repris le 16 février ; le 88e attaque et enlève ce jour les tranchées allemandes 49, 210, 202 et les boyaux qui les relient. (voir l’histoire de Michel Mestejanot)

Le 17 février,  le 88e reçoit la mission de garder les tranchées conquises la veille, le régiment subit à plusieurs reprises de bombardements très violents par l’artillerie de gros calibre qui fait des pertes sensibles écrit le JMO qui dresse chaque jour la longue liste des tués et blessés. Le 18 février la brigade s’organise sur ses positions. Léon Bonnemazou est inscrit dans les blessés de ce jour aux tranchées 49, 202,  210. Mais il n’arrivera jamais jusqu’à l’ambulance et son corps sera retrouvé, entre le 16 et le 23 octobre  1915,  par le 36e Régiment d’Infanterie Territoriale  chargé de nettoyer cette zone de combat.  Il sera inhumé dans un premier temps dans la commune de Perthes et son décès enregistré au 23 octobre 1915.

Après la guerre, son corps est  transféré dans la Nécropole nationale de Suippes-Ville.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Oloron

Domingo Touzet

Né le 1er décembre 1894 à Buenos-Aires (Argentine) de Joseph et Jeanne Combret,  il est le frère de Nicolas Touzet décédé le 22 août 1914. En 1911, de retour à Oloron, il est recensé comme marbrier.  Le 12 septembre 1914, il est incorporé, comme Léon Bonnemazou, au 88e RI, puis, les classes faites, il intègre, le 24 décembre, le 160e  régiment d’infanterie.

Le 22 mai, le 160e RI monte en première ligne dans le secteur de La Targette-Neuville Saint Vaast. « La première vague de la colonne… constituée par les compagnies 5 et 8, sortait également et se portait avec le même entrain à l’objectif qui lui était assigné mais après avoir gagné 200 mètres les compagnies se heurtaient  aux fils de fer et étaient fauchées par un tir de fusil et de mitrailleuses déclenchés à 20m. » Aucune troupe ne put continuer à sortir des tranchées. « Le terrain conquis… nous échappa à cause de la disparition de tous ses défenseurs et de l’impossibilité de se porter à leur secours. » (J.M.O). Le 24, une nouvelle attaque fut à nouveau arrêtée par les bombardements ennemis.

Pour les pertes du 22 au 25 mai le JMO donne les noms de 62 morts, 537 blessés et 196 disparus. Parmi  ceux-ci, figure le nom de Touzet. Son corps ne fut retrouvé que  le 23 octobre 1915. Il est enterré dans la Nécropole Nationale de La Targette.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Oloron, sur la plaque de la cathédrale Sainte-Marie et dans le livre d’or de l’école de Sainte-Marie