25 mai 1915 : Clément Armanet au cœur de la bataille d’Artois

Clément Armanet

Marcellin Clément Lucien est né le 11 décembre 1893 de Pierre et de Jeanne Pomiez.  En 1911, la famille habite au 52 rue Labarraque. Le père est cordonnier, Clément se prépare lui à être instituteur et en 1913, il obtient un sursis pour effectuer son service militaire. La déclaration de guerre l’oblige à intégrer le 18e RI où il fait ses classes jusqu’en janvier 1915. Nommé aspirant il passe au 21e RI, le 25 mars.

Face à l’hécatombe des premiers mois de guerre l’État-major est contraint de réorganiser les régiments. Début février il crée le 174e RI formé de deux bataillons du 170e RI et d’un du 21e RI. Au mois de mars le régiment est engagé dans plusieurs combats dans le secteur  de Tahure (51). Il y a de nombreux morts et blessés et le 7 avril, 184 hommes et 8 caporaux venant du 21e Ri rejoignent le 174e. Clément Armanet est parmi eux. Début mai, ils occupent les tranchées à proximité du village des Eparges, dans la région de Verdun. Ils y resteront jusqu’au 10 sous de violents bombardements.

Les éperons de la colline de Lorette. Carte postale envoyée par un soldat d'Oloron à sa famille

Les éperons de la colline de Lorette. Carte postale envoyée par un soldat d’Oloron à sa famille

Mais au nord-ouest commence la bataille d’Artois et il faut des troupes pour venir en soutien des unités engagées. Le 174e se porte alors dans la région de Notre-Dame de Lorette et s’installe, le 19 mai, en première ligne. Le 3e bataillon dont fait partie Clément prend place sur le bord du plateau de Lorette, face au  village de Souchez.  Il subit toute la journée du 21 et 22 mai un bombardement intense. Le 23, plusieurs compagnies du 174e sont chargées d’avancer vers le village d’Ablain-Saint Nazaire, la réaction des Allemandes est immédiate, les attaques se font à la grenade, tranchées par tranchées jusqu’au bord du plateau. Cependant, après un combat intense et meurtrier (230 morts, 410 blessés pour le 174e) le plateau de Lorette reste aux mains des Français. Les Allemands subirent aussi de lourdes pertes. Le lendemain, l’offensive sur  Ablain fut reprise mais l’artillerie ennemie empêcha l’avancée. Le 25 mai, les différentes compagnies du 174e ont pour ordre de rester dans leurs tranchées et de défendre, coûte que coûte, l’intégrité du front. Pour eux, les combats furent moins violents (6 morts) mais c’est ce jour-là que l’aspirant Clément Armanet fut porté disparu ainsi que 12 autres de ses camarades. Le 21 juin 1915, un avis ministériel confirma sa disparition.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Oloron, sur la plaque de l’école de Sainte-Croix et sur l’anneau de la Mémoire à Notre-Dame de Lorette