30 août 1914 : Jean-Baptiste Fortis, Eugène Lamothe, Barthélémy Gatipon

Après les défaites dans les Vosges, les Ardennes, à Charleroi, sous la pression de l’armée allemande que rien ne semble pouvoir arrêter, l’armée française reflue vers l’arrière. Il faut cependant contrôler cette retraite, arriver en bon ordre jusqu’à l’Aisne puis la Marne.

Jean-Baptiste Fortis

Jean-Baptiste est né dans la maison Cambarrus au Faget d’ Oloron  le 20 janvier 1890 de Jean, laboureur et de Marie Coulat. Très malade en 1911, il est réformé puis rappelé une fois guéri à l’activité le 2 mars 1912 ; il est affecté au 1er régiment de zouaves et  participe à des actions militaires en Algérie et au Maroc occidentale entre mars 1912 et février 1914. Démobilisé en février,  Il est rappelé à la mobilisation générale le 3 août 1914 et rejoint le 18e RI. Le 24 août, le régiment participe à la bataille de Charleroi et doit reculer. Le 27 août il a rejoint l’Oise. Le 29 août,  le 12e et le 18eRI doivent occuper les villages de Sery- Mezières, Châtillon sur Oise et Mezières (Aisne) et l’action s’engage avec le groupe d’artillerie. Le 30 août  la 36e division (dont fait partie le 18e RI) se replie sous protection de l’arrière-garde qui tient les ponts de Sery-les-Mezières (Oise et canal). Cette arrière-garde est composée d’un bataillon du 18e RI et du 28e RI. « Elle inflige à l’ennemi de lourdes pertes écrit le JMO ce jour,  sans en subir, au passage de l’Oise, elle se replie faute de munitions, les unités traversent des terrains découverts au sud de l’Oise sans éprouver de pertes sensibles » Pourtant, Jean Baptiste Fortis est déclaré disparu ce jour à Mezières, peut-être en protégeant les ponts et le mouvement de repli de la Division .

Son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Oloron

Eugène Lamothe

Il est né le 7 juin 1882 à Oloron de Xavier, boulanger rue Labaraque, et de Helène Trouilhé. En 1907, il se marie à Paris avec Georgette Denyet. Lors de la mobilisation il intègre le 236e RI. Régiment de réserve, le 236 est cantonné à l’arrière jusqu’au 20 août, date à laquelle il doit monter sur Maubeuge mais l’avancée allemande oblige l’Etat major à modifier ses ordres et le 28 août il se trouve 70 km plus bas, vers Séry-les-Mézières, le long de l’Oise.  Il  doit s’avancer vers Benay, sur l’autre rive mais il est arrêté par l’ennemi et doit battre en retraite. Le 29 et le 30 la retraite se poursuit toujours sous le feu de l’artillerie allemande, les blessés et les morts sont  très nombreux.

Eugène Lamothe disparaît le 30 août à Berthenicourt.

Son nom est inscrit sur la monument aux morts d’Oloron.

Barthélemy Gatipon

Fils de Joseph et Engrâce Larrieu , il est né à Hours (64) le 2 janvier 1882. A 20 ans, il déclare habiter à Oloron, et s’engage  pour 4 ans dans le 13eRI. En 1909 il réside à Oran en Algérie, il se réengage en décembre 1911 au 4èRIC et passe au 9è bataillon de marche du Maroc le 27 août 1912. Le bataillon embarque le 13 août 1914 à Casablanca et arrive à Sète le 16, le 18 il se trouve à Talence et le 21 par chemin de fer il arrive à Ligny le Petit, le bataillon va cantonner au Tremblois dans les Ardennes, le 24  il construit des tranchées abris. Le 26 août il se place en position au sud-est du village de l’Echelle, le 27 ce village est bombardé, le bataillon se replie, le lendemain il prend position entre Dommery et la Fosse à l’eau, sous un feu violent de l’artillerie allemande. Le JMO du Bataillon indique ce jour 8 tués, 127 blessés et 40 disparus parmi les soldats. B. Gatipon est-il parmi eux ? Les jours suivants sont également meurtriers : le bataillon attaque la position ennemie à la baïonnette et signale 35 disparus pour la journée du 29.

Le 30 août le bataillon occupe le village de Bertoncourt, les combats sont encore très violents et  le bataillon doit se replier sur l’Aisne. Le nombre de disparus est indiqué inconnu. La fiche matricule indique que Barthélémy Gatipon disparaît entre le 20 août et  le 30 septembre 1914. Sa date officielle de décès est porté le 30 août à Bertoncourt.

Il est inhumé à la Nécropole  de Rethel (08) tombe 1665.

Son nom est inscrit sur  le monument aux morts d’Oloron  et sur la plaque de l’église  Notre-Dame.