Né le 7 juin 1911 dans la maison Poulit à Arette, Robert Georges Grabet dit Bouchet est le fils de Jean et de Marie Orosie Monharry. Gendarme, il est en fonction à Paris où il épouse Léonie Jung (1911-2006) le 4 avril 1940.
En novembre 1939, il intègre le 45e bataillon de chars de combat de la gendarmerie (45e BCCG) groupe spécial de la garde républicaine nouvellement créé. Ce bataillon est un élément de la 3e division cuirassée .
Le 14 mai, la division monte vers Sedan. Éparpillés sur une vingtaine de kilomètres les chars ne peuvent contre-attaquer. Cependant, la 3e division cuirassée et la 3e division d’infanterie motorisée, réussissent à constituer un verrou autour de Stonne. Surpris face à une résistance inattendue, l’état-major allemand organise, entre le 18 et le 22 mai une concentration d’artillerie hors du commun. Dans la nuit du 22 au 23 mai, obus fusants, percutants ou fumigènes… tombent sur les positions françaises. La durée et la densité de ces tirs entraînent de nombreux tués et blessés.
Le 23 mai, une contre-attaque est organisée. « Le groupe moto du 14e GRCA et le groupe moto du 93e GRDI accompagnent les chars de deux compagnies du 45e bataillon de chars de combat. Arrivant de Sy, la 3e Cie progresse sur Chantreune, puis La Forge, Le Moulinot, Mon Idée. Ils sèment la mort dans les rangs ennemis et parviennent à la route de Sedan. La 2e Cie attaque la cote 276 en passant au sommet du vallon de Nociève où s’étaient infiltrés de nombreux ennemis. Les chars progressent en faisant feu de toutes leurs armes dans tout le secteur (fort dénudé). Ils poursuivent les rescapés réfugiés dans le Bois Triangulaire (Bois du Chaufour), broyant buissons et jeunes arbres, écrasant tout sur leur passage. Après leur passage, le bois est rempli de cadavres du 102e IR. Une vingtaine de prisonniers sont emmenés à l’arrière. Les chars refoulent l’ennemi au-delà de la route nationale, ce qui permet aux cavaliers de réoccuper la crête 276.
Dirigé par le mouchard, l’enfer ne tarde pas à se déchaîner : Stukas, antichars et artillerie endommagent de nombreux chars et fauchent les troupes qui cherchent à progresser : 2 sections sont littéralement écrasées par le déluge de feu… » (www.ardennes1940aceuxquiontresiste.org). À la 2e compagnie du 45e BCC, on déplore 7 morts et 11 blessés. Il reste 3 chars disponibles sur les 13 engagés. Le groupe du 14e GRCA a perdu tous ses officiers.

Robert Grabet meurt le 23 mai 1940 à la crête au nord de Sy dans les Ardennes. Son décès est transcrit à Arette le 16 mai 1941. Il est inhumé dans le carré militaire du cimetière communal de Sy (Ardennes).
Son nom figure sur les plaques en hommage aux morts du 45e BCC à Versailles -Satory (Yvelynes) et à Sy.
Son frère aîné, Laurent, né en 1897, avait été tué lors de la bataille de la Somme en mai 1917.