LAFFARGUE-LONNE Jean

Né le 20 avril 1913 à Arette, Jean, Pierre Laffargue-Lonné est le fils de Jean et de Marie-Louise Noutary.
Il est mobilisé comme soldat de 2e classe au 123e régiment d’infanterie. Le 123e a passé la drôle de guerre en Alsace et le 21 mai part d’Haguenau vers les Ardennes. En train, en camion, à pied, il s’approche du champ de bataille traversant des villages ravagés par les bombes, vides de leurs habitants. Le 23 mai au soir, le régiment arrive sur ses positions entre les villages d’Oches et de Sy. Les compagnies s’installent dans des petits bosquets. La position du 123e est une nouvelle ligne de résistance où tout est à construire (installation des postes de secours, creusement des tranchées, emplacements pour les armes lourdes…) Malgré leur fatigue, les hommes exécutent tous ces travaux.
Le 25 mai, à 5 heures du matin, une avalanche d’obus tombe sur la côte 253. Après un silence, les fusils mitrailleurs répondent. Dans l’urgence, quatre ou cinq hommes viennent jusqu’au P.C. du bataillon chercher les deux seules mitrailleuses disponibles. Elles ont été apportées à dos d’homme, les autres doivent arriver avec les voiturettes dans deux ou trois jours. « Les mitrailleurs remontent en courant vers la cote 253, sous les obus qui recommencent à pleuvoir. Enfin, de droite et de gauche, on entend le tac-tac calme et inexorable des deux Hotchkiss qui prennent les vagues allemandes sous leurs croisés. Impitoyables, elles fauchent tout ce qui avance… les Fritz… refluent en désordre. L’attaque est repoussée mais les pertes sont graves… Les blessés sont arrivés nombreux au poste de secours. Les brancardiers ont fort à faire pour ramener les plus atteints ; les uns ont un membre arraché, les autres des éclats dans les jambes ou dans le ventre. Certains ne paraissent pas trop souffrir, beaucoup sont pâles et geignent douloureusement » (Souvenir de guerre de Jean Reneaud, inédit). Le bilan de cette journée est lourd : 63 tués et blessés.
Jean Laffargue-Lonné décède de ses blessures le 29 mai 1940 à l’hôpital mixte de Verdun (Meuse). Son décès est transcrit à Arette le 9 décembre 1940. Il est inhumé à la nécropole nationale « Le faubourg pavé » à Verdun, tombe 1331 bis.