Ramón Lasala Tena est né à Urréa de Gaen, près de Teruel en Espagne, le 11 mai 1911 de Mariano Lasala Lapetra et Martina Tena Blasco. Quelques années après la famille s’installe en vallée d’Aspe puis à Oloron.
De nationalité espagnole, Ramón Lasala Tena s’engage au 12e régiment étranger d’infanterie. Créée le 25 février 1940, c’est une unité provisoire de la Légion, organisée en temps de guerre. Elle est formé par les 400 gradés et légionnaires actif venus des régiments étrangers de l’Afrique du Nord, pour encadrer les hommes, par des réservistes ayant déjà servi à la Légion, des étrangers mobilisés en France et par des engagés volontaires pour la durée de la guerre des pays étrangers. Les Espagnols républicains sont majoritaires (ils sont environ 900), il y a beaucoup de Juifs polonais et allemands réfugiés en France (600 hommes), ainsi que de nombreux Italiens ou de Polonais.
Le 12e REI part sur le front le 11 mai 1940. Affecté à la 8e division d’infanterie, il s’installe dans le secteur de Bar-le-Duc. Le 15 mai, les unités blindées allemandes pénètrent dans le département de l’Aisne. Le 17 mai, la 8e division avec les bataillons du 12e REI fait mouvement vers l’ouest, dans le secteur de Château-Thierry, avant de s’installer autour Soissons le 25 mai. Étiré sur 9 kilomètres de front, le régiment doit organiser la défense de sept ponts dans Soissons. Sa mission est d’interdire l’accès à l’ennemi qui voudrait traverser la rivière entre Venizel à l’ est et le pont de Pommiers à l’ ouest.
Le 27 mai, le 3e bataillon part prêter main-forte à la 28e division infanterie alpine sur le Chemin des Dames. Il est anéanti par les bombardements et l’infanterie allemande le 6 et le 7 juin. Seuls quelques dizaines d’hommes reviendront à Soissons. Le 1er et 2e bataillon sont restés à garder les ponts sur l’Aisne. Deux divisions d’infanterie allemandes s’approchent vers leurs positions. Dans la soirée du 6 juin, l’une d’entre elles parvient à franchir l’Aisne, à proximité de Missy-sur-Aisne, une commune située à 9 km en amont de Soissons. Dans la nuit du 6 au 7 juin, le Génie fait sauter les ponts de Pommiers, Pasly, Soissons et Venizel. Certains seront incomplètement détruits permettant à l’infanterie ennemie de passer. Appuyée par l’artillerie, elle tente de franchir la rivière en plusieurs endroits. « Le 12e REI entre en action. Il doit tenir ses positions sans esprit de recul pour interdire toute avance de l’adversaire. Les combats sont durs et les tirs de l’aviation ennemie déciment les unités de régiment. Les hommes du 1er bataillon se battent au nord-ouest, à Pasly et à l’est de la ville, à Venizel. Ceux du 2e bataillon sont surtout à l’est de la ville, près de Villeneuve-Saint-Germain. Bombardés et mitraillés sans arrêt, les défenseurs font preuve d’une bravoure imperturbable. Le 7 juin, la défense héroïque dure toute la journée. Les points d’appui résistent avec acharnement. Mais, dans la soirée, des infiltrations importantes se produisent dans les sous-secteurs voisins du 12e Étranger. À l’ouest, les unités de la 290 ID ont réussi à franchir l’Aisne. À l’est, autour de Venizel, les légionnaires sont attaqués par des éléments de la 25 ID. Aux trois-quarts encerclé et presque sans munitions, le 12e REI reçoit l’ordre de se replier plus au sud. Soissons est pris le 8 juin ». (http://foreignlegion.info/12e-regiment-etranger-d-infanterie/)
Le 12e REI a perdu 90% de ses hommes. Ramón Lasala Tena est parmi eux, tué le 8 juin 1940 à Villeneuve-Saint-Germain (Aisne). Il repose dans la nécropole nationale Le Bois Roger à Ambleny (Aisne), tombe n°73.