Tisnel François

Francisco Tisnel est né le 30 mai 1917 à Bedous de Francisco et de Teresa Acin. Il réside dans le quartier Sainte- Croix à Oloron et est fiancé à Marie Lopez lorsqu’il est mobilisé. Le couple se marie en février 1940 et leur fils Claude naît le 30 mai.
Comme de nombreux Béarnais, Francisco intègre le 123e régiment d’infanterie. Le régiment passe « la drôle de guerre» en Alsace. Le 21 mai, il part d’Haguenau vers les Ardennes. En train, en camion, à pied, il s’approche du champ de bataille traversant des villages ravagés par les bombes, vides de leurs habitants. Le 23 mai au soir, le régiment arrive sur ses positions entre les villages d’Oches et de Sy. L’installation est compliquée, il faut tout préparer car il s’agit d’une nouvelle ligne de défense. Pendant plusieurs jours, sous les bombardements et à la merci des coups de mains allemands, les hommes vont aménager le terrain. « Ils font des abris de tir, approfondissent les tranchées, creusent des boyaux, posent des kilomètres de fils barbelés, amorcent les communications et mettent en place plus de 5 000 mines antichars. Les chenillettes, très employées, rendent d’énormes services ; chaque nuit elles montent aux premières lignes des tonnes de matériel et de munitions…
Tous ces travaux, ces mouvements, se font en dépit d’une vive réaction de l’ennemi qui ne cesse de harceler nos positions, de jour et de nuit, par des tirs d’artillerie violents et précis, causant à nos unités de 1ère ligne, en particulier, des pertes en hommes et en matériel». (Journal de marche et d’opérations du 123e RI). « De jour, tout le monde reste terré dans son trou et rares sont les promeneurs. Mais la nuit toute la campagne se peuple d’ombres affairées. Les uns vont au ravitaillement, les autres aux munitions ou aux barbelés ; certains enfin vont vers l’avant tendre des embuscades aux Fritz ou poser des mines ». (Journal de guerre de Jean Reneaud, collection particulière).
Francisco Tisnel, blessé à une date inconnue, est transporté vers l’hôpital d’évacuation n°5 à Ancemont, au sud de Verdun (Meuse). Il décède de ses blessures le 11 juin 1940. Le même jour, sur le front, malgré leur résistance à une violente attaque allemande, ses camarades doivent décrocher pour éviter l’encerclement.
La famille est officiellement avertie de la mort de Francisco en janvier 1941. Son décès est transcrit sur les registres de l’état-civil d’Oloron le 4 février 1942. Inhumé initialement à Ancemont, il repose aujourd’hui dans la nécropole nationale « Le Faubourg pavé » à Verdun (Meuse), tombe 65.