21 septembre: Mariano Mayayo, Jean-Baptiste Petuya, Bernard Petuya, Joseph Planté, Joseph Tresmontan-Carrère

 Les combats du 12e RI à la ferme Hurtebise

Dès la mi septembre 1914, le 18e Corps d’Armée se trouve de Soissons à Berry au Bac au pied d’un plateau tenu par l’ennemi ; sur ce plateau, la ligne de crête appelée « Chemin des Dames » représente une position stratégique jalonnée par les lieux convoités de Craonne, Oulches-La Vallée et surtout de la ferme d’Hurtebise, sorte de presqu’île autorisant la vue sur les deux vallées.
Le 12e RI, le 14 septembre reçoit l’ordre d’y prendre position puis d’aller jusqu’au moulin de Vauclerc.
L’installation dans la ferme est provisoire, car les contre-attaques allemandes sont permanentes, sous forme de pluies d’obus qui font de nombreux morts et blessés ; il est difficile d’atteindre Vauclerc ; les ripostes françaises mêlant charges, combats à la baïonnette sont héroïques, mais l’ennemi est trop près et supérieur en nombre.

Avec des notes et surtout des croquis, conservés aujourd’hui au musée de la Résistance de Montauban, Pierre-Alfred Nougarède,  capitaine au 12e RI, nous montre à voir ce que furent  ces terribles journées.

Les 20 et 21 septembre, le 12e RI, isolé, sans ravitaillement, englué dans la boue des tranchées faites à la hâte « ne laisse pas perdre un pouce de terrain  » malgré les pertes aussi bien chez les hommes de troupe que chez les gradés. Cependant,  la résistance est vaine, la ferme, le moulin sont perdus.
Dès lors la guerre prend un nouveau tournant et devient une  » guerre de position » où  » le front s’épaissit, s’élargit en profondeur ;  c’est une digue en creux faite de tranchées remplies d’hommes et de mitraille »

Mariano Mayayo

Il est né le 24 avril 1893 de Mariano et de Françoise Calvo. En 1911, il est journalier et vit avec sa mère,  son frère Pierre (déjà marié)  et sa soeur Elisabeth rue de l’Evêché (aujourd’hui  rue d’Arboré) dans le quartier Sainte-Marie.  Lors du conseil de Révision de 1913, il est sandalier. Incorporé en novembre de la même année, il part aux armées le 4 août. Il disparaît le 21 septembre à Oulches. Son décès ne sera transcrit sur les registres de la ville que le 4 novembre 1921.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Oloron

Jean-Baptiste et Bernard Petuya

Jean-Baptiste et Bernard-Augustin Pétuya, deux frères, avaient 22 et 21 ans. Nés à Bidos à la maison Lassalle , Jean-Baptiste, le 14 juin 1892 et Bernard-Augustin le 27 août 1893, fils de Prosper Pétuya, ouvrier, et de Marie Coigt, ménagère. Jean-Baptiste était garçon de café, Bernard, agriculteur. Ils sont tous les deux incorporés dans le 12e RI à l’automne 1913 et au front dès août 1914.  Ils disparaissent ensemble le 21 septembre à Oulches. Le 16 juin 1916, un avis ministériel entérine la mort des deux frères à la date du 21 septembre 14.

Leurs noms sont inscrits sur le monument aux morts d’Oloron

Joseph Planté

Né à Oloron le 24 décembre 1891 à la Maison Soula, 49 Rue d’Aspe. Sa fiche matricule nous renseigne sur ses parents, Louis Ignace, maçon et Maria Cruz Alègre, âgés de 39 ans à la naissance de leur fils ils sont déjà décédés en 1914, puis décrit ce charpentier, célibataire d’1m67 , aux yeux marron, au visage allongé, aux cheveux châtain foncé qui sait lire, écrire et compter. Il n’est incorporé au 12ème RI que le 1er octobre 1913 car son incorporation a été « ajournée à un an pour faiblesse ». Il meurt le 21 septembre à Oulches et est « rayé des contrôles » dès le 22 septembre. Cependant la transcription sur les registres de la ville n’interviendra que 18 mars 1920.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Oloron et sur la plaque de la cathédrale Sainte-Marie

 Tresmontan-Carrere Joseph

Jean Joseph est né le 19 janvier 1892, dans la ferme familiale de St-Pée d’Oloron. Il est le fils de Pierre, laboureur, et de Marie-Anne Lerdou qui ont vécu à San-Francisco en 1875. Son frère Jean-Jacques est lui même mort à la guerre le 28 août 1914 à Angecourt (Ardennes). Célibataire, il travaillait à la ferme familiale. A l’appel de la mobilisation du 2 août 1914, il est enrôlé dans le 12e Régiment d’infanterie qui  quitte Tarbes le 5, sous le commandement du général Castelnau. Joseph  Tresmontan-Carrère est porté disparu le 21 septembre. Son corps ne fut jamais retrouvé. Il avait 22 ans.

Son nom figure sur le monument aux morts d’Oloron et sur la plaque commémorative de l’église de St-Pée.