14 décembre 1914 : Max Barthou, engagé volontaire

Fils de Louis Barthou, député d’Oloron et d’Alice Mayeur, Max Émile Barthou est né le 18 janvier 1896 à Paris. Son père, député de la circonscription d’Oloron, plusieurs fois ministre, président du Conseil en 1913, est à l’origine de la loi dite des 3 ans qui augmente le service militaire d’une
année afin d’avoir dans les casernes un nombre d’hommes plus important face à la puissance de l’armée allemande.
« Le 3 août… il vint trouver son père dans la bibliothèque. Papa, je viens te demander la permission de m’engager. Alarmé par la gravité d’une telle requête de la part d’un garçon de 18 ans, Louis Barthou lui demanda s’il avait bien réfléchi à sa démarche. Max répondit sur le champ et sans
équivoque : Oui j’ai bien réfléchi. Et toi qui as demandé à la France un grand sacrifice, tu ne peux pas refuser ton consentement. Son père acquiesça à contre-coeur » (Robert JWW. Young, Pouvoirs et Passions, Louis Barthou et la troisième République, Marrimpouey, Pau 2012) .
Max Barthou s’engagea donc au 8e régiment de hussard de Meaux. Mais par suite de l’approche des Allemands, le dépôt fut transféré à Béziers où Max Barthou fit ses classes d’instruction puis il fut affecté à l’état-major du général Joffre. Fin novembre, Louis Barthou vint rendre visite à son fils
qui lui dit : « Ici, je me sens trop abrité ; avec le nom que je porte, ce n’est pas possible : ne devrais-je pas au contraire donner l’exemple… D’ailleurs, Papa, être le fils du service de trois ans, cela me met dans l’obligation… d’en faire au moins trois fois plus que les autres ! »
Son voeu fut exaucé et le samedi 12 décembre 1914, le jeune cavalier promu brigadier fut envoyé à Thann, en Alsace récemment libérée, en qualité d’agent de liaison. Le dimanche, il écrivit à son père en le remerciant d’avoir appuyé son transfert et sa joie d’être sous le feu du canon qu’il entendait gronder sans cesse. Le lundi, Max Barthou sortait du bureau militaire en compagnie de deux autres personnes lorsqu’un obus tomba sur le groupe. M. Collavet, rédacteur en chef du Journal des Débats, fut tué sur le coup, André Bénac et Max Barthou, très grièvement blessés ne
tardèrent pas à succomber. Louis Barthou en fut informé rapidement et partit aussitôt rejoindre sa femme qui s’était portée volontaire comme infirmière à l’hôpital militaire de Larressore. Max Barthou repose au cimetière du Père Lachaise à Paris. Il a reçu la Croix de guerre à titre posthume avec citation : « Appelé à collaborer à la première administration française de l’Alsace, s’est donné avec toute son intelligence et tout son coeur à l’accomplissement d’une oeuvre dont il avait senti la noblesse et l’honneur. À été tué dans l’exercice de ses fonctions le 14/12/1914. »
Comme beaucoup de Français, le couple Barthou ne se remettra pas de la perte de leur fils unique. Les larmes inonderont souvent le visage de Louis Barthou à l’évocation de son fils, parfois même à l’occasion de cérémonies en mémoire des morts de la Grande Guerre, notamment lors de
l’inauguration de la tombe du Soldat inconnu et peut-être aussi à celle du monument aux morts d’Oloron.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Oloron.