Le 28 août 1880 à St Goin (64) naît Emmanuel, Gustave. Il est le troisième enfant d’André, Saturnin, propriétaire teinturier et de Marie-Françoise Baringou, ménagère, mariés le 1er Février 1877. La fratrie compte 7 enfants dont 5 filles et 2 garçons : Marie, Anne (1878), Thérèse, Julie (1879), Emmanuel, Gustave, notre poilu, Jeanne, Alexandrine (1881) Françoise, Gabrielle (1884), Adrienne, Pétronille (1885) et Jules, Joseph (1888). Le 9 janvier 1907, il épouse à Geüs, Antoinette Salette et ils ont deux enfants : un garçon, Roger né en 1907, une fille, Andrée née en 1910. Comme son père, il est teinturier. Lors du conseil de révision, il mesure 1,62m et sa photo-portrait révèle un visage plein, avec des cheveux châtain foncé, une petite bouche surlignée d’une élégante moustache. Le 14 novembre 1901, le soldat 2e classe Capdau est incorporé au 126e Régiment d’Infanterie au recrutement de Pau puis, dix mois après, le 13 septembre 1902, il est envoyé dans la disponibilité avec le Certificat de bonne conduite : « accordé ». Comme la plupart, il effectue en septembre 1908, une première période d’exercices dans le 18e RI puis une seconde, en avril-mai 1911, dans le 83e RI basé à Toulouse et St Gaudens. Puis c’est la guerre, mobilisé, il rejoint le 83e RI le 11 août 1914.
Ce régiment qui fait partie de la 67e Brigade d’Infanterie, de la 34e Division, du 17e Corps d’armée jouera un rôle décisif dans les opérations en Champagne. Dès le mois d’août, la 34e Division se bat dans les Ardennes puis début septembre, participe à la bataille de la Marne et en décembre, va défendre les terres Champenoise.
En ce début d’hiver, dans la région de Perthes-les-Hurlus, les poilus souffrent du froid, de la pluie, de la boue. Malgré tout, non seulement ils assurent les corvées pénibles mais creusent des abris, entretiennent les tranchées et se préparent à combattre. « Dans la matinée du 8 décembre, les dispositions préparatoires d’attaques ont été ordonnées pour la 67e Brigade… Le Régiment (1er et 3e bataillons) est rassemblé à la côte 20…Une violente explosion provoquée par les troupes du Génie produisit un grand entonnoir. Elle fut le signal pour que les Compagnies de tête se portent à l’assaut. Avec un élan admirable elles abordent les réseaux de fils de fer et se précipitent sur la grande tranchée allemande malgré le feu ennemi. Extrait du JMO (26N 665/6).
Toute la journée et toute la nuit les assauts se multiplient, des tranchées, la Corne du Bois près de la côte 200 occupée par les allemands sont retournées. « Vers 22 h, l’ennemi tente une vigoureuse contre attaque sur tout le front pour reprendre les tranchées perdues. … Pendant toute la nuit du 8 au 9, l’artillerie tire à intervalles plus ou moins espacés sur le front et l’ennemi riposte par un feu lent ». (JMO)
C’est probablement lors d’une de ces attaques qu’Emmanuel perdra la vie. Il est décoré de la croix de guerre. Quelques années plus tard, son épouse rapatriera ses restes dans le caveau familial de Geüs. Son décès a été transcrit sur le registre d’état civil d’Oloron Sainte Marie, le 12 Juillet 1917 .
Son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Oloron.