21 octobre 1914 : Lieutenant Pierre Escoubès, tué à la tête de son unité

 Pierre Escoubès. 

Pierre-Barthélémy Escoubès est né le le 12 juillet 1880 à Oloron rue Labarraque de Barthélémy commis d’enregistrement âgé de 24 ans et Marie-Louise Moras 21 ans. Il est le frère ainé de Jean né en 1884 et mort pour la France le 18 septembre 1914. Il a un autre frère Ambroise né en 1876 secrétaire en chef de la mairie d’Oloron . Il s’est marié à Fanny Descorps le 27 janvier 1909  et est domicilié à Pau. Ils ont eu un fils, Pierre. Il mesure 1m73 et est décrit ainsi sur sa fiche matricule: cheveux châtain foncé , yeux gris, front découvert, nez moyen bouche petite, menton rond dans un visage plein.

 Pierre Escoubès a étudié à l’école des frères à Sainte Croix,  au collège d’Oloron  puis au lycée de Tarbes  où il sera  bachelier.  Il entre à saint-Cyr à 18ans  et est élève au 18ème RI. Lieutenant le 1er octobre 1903,  il est  nommé capitaine le 23 mars 1914 et passe au au 159ème RI.

Ce dernier est un régiment alpin en garnison à Briançon, il a combattu en Alsace, Pierre Escoubès prend part à la bataille d’Alkirch en août  » par sa brillante conduite, il reçoit des mains du général sur le champ de bataille, la Croix de la Légion d’honneur, blessé le lendemain , il est évacué, un mois après il demande à repartir et rejoint son régiment ».

Le 6 octobre 1914, le 159e RI assure la défense d’Arras  entre la Scarpe et Cambrai ; il se replie ensuite sur Sainte Catherine par le pont de Blangy.

croquis de Saint-Laurent-Blangy, avec la position des divers régiments. JMO de la 77e Division. Mémoire des Hommes

Croquis de Saint-Laurent-Blangy, avec la position des divers régiments. JMO de la 77e Division. Mémoire des Hommes

Extrait du JMO d’octobre 1914 : »Le 8 octobre le 159e est à la Maison Blanche, le 9 octobre, il participe à l’organisation complète sur tout le front par l’aménagement  des défenses: barricades aux issues et dans les rues, les maisons sont aussi organisées pour l’observation et la défense. Saint Laurent devient le point d’appui principal, la température est de plus en plus froide…

Le 14 octobre les tranchées sont aménagées en vue d’une occcupation de longue durée. Le 21 octobre, « le 1er bataillon assure la défense dans le 1/2 secteur de gauche de la Patte d’Oie à 800m de la Maison Blanche. Il a deux compagnies en 1ère ligne dans les tranchées, deux sont en réserve à Saint-Nicolas. Le terrain entre Saint-Laurent et la Maison Blanche est  balayé par les balles et soumis continuellement à la canonnade de pièces de gros calibres et est totalement impraticable à la circulation. Les hommes dans les tranchées ne peuvent être ravitaillés que la nuit. Les déplacements dans les tranchées même deviennent pénibles. La troupe commence à être épuisée par les nuits au contact de l’ennemi. A 17h15 arrive de la brigade l’ordre de reprendre coûte que coûte et quelques soient les pertes les positions perdues dans l’après midi mais les conditions sont défavorables car les lueurs d’un incendie  éclairent parfaitement le plateau. Deux compagnies du 3ème bataillon chargées de l’attaque parviennent à la crête nord du cimetière de Saint-Laurent et sont arrêtées après un assaut au cours duquel elles subissent de lourdes pertes. Le 3ème bataillon doit agir de front par le feu. Cette attaque n’aboutit pas davantage, il est arrêté à une centaine de mètres des tranchées allemandes… »

Pierre Escoubès est  donc « tué à l’ennemi » le 21 octobre 1914 durant les combats de Saint-Laurent de Blangy comme dit la citation pour la légion d’honneur : »…a fait preuve du plus grand mépris du danger dirigeant le mouvement de la compagnie debout en terrain découvert sous une grêle de balles et sous un bombardement des plus violents. Il a été tué à la tête de son unité au moment où il la portait en avant pour l’assaut des positions ennemies. »

Pierre Escoubès est inhumé à la Nécropole de Notre-Dame de Lorette, carré 15816.

Son nom est inscrit in memoriam sur la tombe familiale à Sainte Croix et au Monument aux morts d’Oloron.