24 mai 1916 : Alfred Couson, le 34e RI au fort de Douaumont

Alfred Raphaël  Couson nait le 25 octobre 1892. Ses parents,  Eugène, sculpteur, et Eliza-Joséphine Crozat étaient domiciliés 22 rue Chanzy, Maison Bonneu à Oloron. Il a acquis à l’école primaire un bon niveau scolaire, et,  dès 1912 , travaille comme coiffeur à Paris. Lors de son incorporation au 34e RI, en octobre 1913, la fiche matricule indique sa taille, 1m,64 , la forme allongée de son visage, la couleur châtain de ses yeux et de ses cheveux.

En août 1914, il quitte Mont de Marsan avec son régiment, direction Toul. Très vite, il est au contact avec l’ennemi, à Charleroi, à Guise, sur la Marne enfin sur l’Aisne, lors de la première bataille ; il découvre autour de lui les souffrances terribles, la vermine, le manque d’hygiène ; il accepte l’installation dans les toutes  premières tranchées, lorsque son régiment s’accroche sur les pentes sud du plateau de Craonne entre Hurtebise et Craonnelle. Au cours d’attaques partiellement repoussées, il voit régulièrement mourir autour de lui de nombreux camarades. Le 9 octobre  1914 « après un repos à Beaurieux, pendant que la troupe remontait vers les tranchées, elle est menacée par une forte fusillade et canonnade » (JMO). Son courage est récompensé le lendemain par une promotion au grade de caporal.

En février 1916, le 34e RI quitte ce secteur qu’il tenait pourtant  depuis de longs mois et prend le train à Epernay pour rejoindre le front de Verdun. Amené le 20 Mai en camions depuis Rambercourt-aux-Pots, il arrive à Verdun vers 23 heures. Dès le lendemain sa compagnie est mise à la disposition de la 5e Division du Général Mangin, ce dernier étant très confiant puisque le  fort de Douaumont est repris ; elle occupe une tranchée dite « Le Réduit » à l’ouest du ravin des Fontaines.

Le 22, sa compagnie appelée Laulhé est mise à la disposition du 274ème RI. Quand, à 11h40, le barrage de 75 se déclenche, les Allemands n’ont pas cessé leurs bombardements, « la formidable lutte d’artillerie n’a pas une seconde de répit ; on est assourdi, comme hébété » (Capitaine Delvert du 101ème RI). Cependant, pour des centaines d’hommes, l’attaque est lancée à 11h50 ; toute l’après-midi, les éléments du 34e tentent de se maintenir dans le chaos, écrasés sous le feu des fantassins et de l’artillerie allemande ; les maigres positions acquises sont difficiles à conserver ; l’épuisement et la soif viennent accroître le calvaire de ces hommes épuisés qui continuent le combat de nuit au-delà de 23 heures. Après un court repos le jour suivant,  dès 7 heures il faut à nouveau s’élancer sous une pluie de bombes et d ‘émanations de gaz ; tenir au pied du Fort devient désormais impossible, les pertes sont trop importantes !

Le 24 mai, une violente attaque ennemie est déclenchée au milieu du jour ; elle submerge les attaquants ; partout, devant, derrière, les sifflets des blessés retentissent …..mais, personne ne peut leur venir en aide ! Les éléments restants du 2e bataillon arrivés aux limites de leurs forces s’accrochent au sud du fort et tiennent le terrain jusqu’à 11 heures. Quand ils se replient sur une ligne plus au sud, Alfred Couson est porté disparu.

Il sera inhumé à Fleury-devant-Douaumont, puis dans la Nécropole Nationale de Douaumont, Tombe n°8355.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Oloron