25 janvier 1915 en Champagne : Jean-Pierre Cambot et Jules Camihort

LA BATAILLE DE CHAMPAGNE : PERTHES LES HURLUS

A la suite de la bataille de la Marne, le 17e Corps d’Armée entreprend  la poursuite de l’ennemi jusqu’à Perthes les Hurlus. Partout le front se stabilise et les régiments doivent se plier à ce nouveau genre de guerre qui leur est imposé.

Pendant l’hiver 1914-1915, le 83e RI , aux côtés des autres régiments du 17e C .A. occupe le secteur situé entre la route de Perthes à Suippes et celle de Perthes à Souain. En face de lui, se dresse une ligne de hauteurs en partie boisée,  tenue par l’ennemi,  à la cote 200.

L’artillerie allemande arrose sans arrêt les boyaux boueux. Mais il faut creuser les abris, entretenir les tranchées, aller en patrouille,  repousser les attaques.

« Dans la matinée du 8 décembre 1914, les  dispositions préparatoires d’attaque ont été ordonnées  pour la 67e Brigade. Le 1er et le 3e bataillon sont  rassemblés à la cote 204. Une violente explosion, provoquée par les troupes du Génie, en tête de la sape produit un grand entonnoir. C’est  le signal de la préparation de l’offensive  par l’artillerie qui durera un quart d’heure  environ. Le tir est  allongé… les compagnies placées en tête des attaques abordent les réseaux de fil de fer où l’artillerie lourde a  fait de nombreuses brèches et se précipitent vers la grande tranchée allemande malgré le feu ennemi. Les compagnies s’empressent  de retourner la tranchée contre la 2e ligne ennemie. Une 3e attaque est ordonnée au même moment dans le but de s’emparer de la corne du bois, près de la cote 200, où est  installé un poste ennemi. Vers 22h, l’ennemi tente une vigoureuse contre-attaque sur tout le front pour reprendre les tranchées perdues … Cette contre-attaque va échouer. »  (Mémoire des Hommes, JMO du 83e RI)

Le 20 décembre une autre offensive générale  est prévue. Le 83e RI à pour objectifs de conquérir  2 tranchées en avant de celles conquises le 8 décembre. Après une préparation assez longue d’artillerie, la 7e compagnie s’empare de toute la tranchée 46. Puis après quelques difficultés, elle parvient à occuper  une partie de la tranchée 15. Par contre le tir de l’artillerie sur le 3e l’objectif est trop long et prépare inefficacement l’attaque. La compagnie de droite subit des pertes très fortes en traversant le terrain découvert entre la corne du bois et le bois B à l’Est  où se fait la liaison avec le 88e RI. La 4e compagnie,  accueillie très rudement comme la 2e  par le feu partant des tranchées subit également des pertes et est rejetée finalement dans le bois.

Ce jour-là, pour gagner une seule tranchée, les pertes sont immenses : 90 tués, 197 blessés, 78 disparus, soit 365 soldats hors de combat.

Le mois de janvier débute par une attaque allemande pour reprendre les tranchées perdues. Il faudra trois contre-attaques meurtrières pour faire reculer l’ennemi et prendre enfin le rentrant 49. Les semaines qui suivent sont plus calmes. Des renforts arrivent régulièrement de Saint-Gaudens. Tous les  trois jours le régiment est relevé par le 14e RI. Le 23 janvier, il revient aux tranchées.  L’ennemi s’étant emparé d’un boyau de communication près de l’extrémité de la tranchée 49, 24 volontaires sont chargés de reprendre la position puis d’en assurer la garde. Jean-Pierre Cambot et Jules Camihort sont portés disparus le 25 janvier. Il parait plus probable qu’il soit mort un ou deux jours avant. Peut-être faisaient-ils partis des volontaires ? Ils avaient 22 et  29 ans. Ensuite, jusqu’au 27 janvier, date de la relève, les jours sont calmes.

Jean-Pierre CAMBOT

Il est né le 19 mars 1891, au Bager d’Oloron, à la maison Molines, d’ Antoine, fermier né à Saint-Pée d’Oloron et de Anne Coutou. Célibataire, il  travaillait à la ferme familiale. Il est porté disparu le 25 janvier 1915 à Perthes les Hurlus. Son corps n’a jamais été retrouvé, il avait 24 ans.

Son nom figure au monument aux morts d’Oloron et de Soeix.

Jules CAMIHORT

Jules Camihort est né le 22 février 1884 à  Assomption au Paraguay. Il est le fils de Joseph Siméon et de Marie Cassou. Lors de son recensement, en 1904, il réside toujours à Assomption et exerce la profession d’hôtelier. Rappelé à l’activité en août 1914, il arrive en France le 14 septembre puis après une période de préparation de deux mois, il monte  au front, avec le 83e RI, le 14 novembre. Il disparaît le 25 janvier 1915, à Perthes les Hurlus.

Son nom figure sur le monument aux morts d’Oloron.