9 mai 1915 : Louis Bourdette, Pierre Cardesse, Baptiste Vignau, mourir à 20 ans en terre d’Artois

Le 9 mai 1915, débute la deuxième bataille d’Artois. Les Allemands s’étaient établis sur les collines qui dominent le bassin minier de Lens (colline de Lorette, mont de Givenchy, crête de Vimy ) et avaient mis en place un redoutable réseau de tranchées et de souterrains garnis d’abris en béton, de mitrailleuses et de canons de tranchées.

Le 8 mai, un bataillon après l’autre, le 88e RI quitte Duisans pour aller occuper ses emplacements d’attaque dans les tranchées au Nord-Est de Roclincourt ( Pas-de-Calais) où il doit être installé avant le lever du jour.

« A 10h, les 1er et 3e bataillons se lancent à l’assaut au son de la charge et de la Marseillaise, mais dès les premiers pas, les éléments furent accueillis par une violente mousqueterie et un feu intense des mitrailleuses. » Le colonel Méhas qui venait de donner le signal du départ au 1er peloton, est mortellement frappé par un éclat d’obus. La 2e ligne de peloton se lance à son tour à l’assaut. Le feu  de l’adversaire redouble d’intensité ; le feu de mousqueterie provient d’une 3e ligne de tranchées allemandes occupées par des défenseurs. Seuls quelques hommes réussissent à franchir l’épaulement. Les autres sont restés sur le terrain, tués ou blessés . Les têtes de peloton du bataillon de réserve se lancent à leur tour à l’assaut, mais devant le feu violent d’infanterie, de mitrailleuses et les obus de 105, les hommes reviennent précipitamment en arrière .

A 10h15, l’ordre est donné au 1er peloton de bataillon de réserve de faire une nouvelle tentative. Les hommes se précipitent à nouveau en dehors des tranchées, mais l’ennemi déclenche immédiatement toutes les mitrailleuses qu’il avait sur le front et le mouvement est complètement enrayé.

A 16h, nouvelle tentative. C’est au 88e RI que revient l’honneur de se lancer le premier à l’attaque. Après avoir parcouru 30 à 40 m, les hommes sont fauchés, ceux qui ne sont pas atteints se couchent dans l’impossibilité de pouvoir progresser.

A 19h30, l’ennemi qui n’a cessé de tirer pendant le reste de la journée sur les blessés qui se trouvaient sur le champ de bataille, lance une furieuse contre attaque et récupère la tranchée de mine occupée par quelques officiers et hommes du 3e bataillon qui furent tués ou blessés pour la plupart.  (d’après JMO du 88e)

Le 88e RI a perdu 879 hommes, parmi eux trois Oloronais, tous incorporés en septembre 1914 dans ce régiment basé dans le Gers.

Le monument en hommage aux soldats du 88e RI.

Le monument en hommage aux soldats du 88e RI.

Louis Bourdette

Il est né le 10 mai 1894 à Vielleségure de Jean et de Marie Sarthou. Ses parents s’installent ensuite à Oloron en tant que métayers au domaine Bayerque, rue des Oustalots. Très bon élève, Il fut reçu à l’Ecole Normale de Lescar.  Il est porté disparu à l’issue de la journée du 9 mai, la veille de ses 20 ans. Son nom est inscrit  sur le monument aux morts d’Oloron-Sainte-Marie et dans le livre d’or de l’école de Sainte-Marie.

Pierre Cardesse

Il est né le 29 octobre 1894 à Oloron, de Jean-Paul et de Pascaline Lacu-Puyou. Il était sandalier. Il disparaît lors de la bataille de Roclincourt. Son nom est inscrit  sur le monument aux morts d’Oloron-Sainte-Marie et sur la plaque de l’église Notre-Dame

Baptiste Vignau

Il est né le 25 novembre 1894 à Oloron, 30, avenue de Lasseube, de Romain, tisserand et de Marie Bergez.  Il disparaît lors de la bataille de Roclincourt. Son nom est inscrit  sur le monument aux morts d’Oloron-Sainte-Marie et sur la plaque de l’église Notre-Dame

Mémoire de Pierre : le monument au 88e RI à Roclincourt