AYESTEN-GIRONNE Henri

Henri François AYESTEN GIRONNE est né le 8 juillet 1909 à Arette. Il est le fils de Pierre Augustin et de  Rose Félicie Marie Caizergues. Tout jeune il part travailler en Gironde. À la mobilisation il est incorporé au 608e régiment de pionniers. Durant la première partie de la guerre, le 608e RP a été affecté à la ligne Maginot près de Bitche pour faire divers travaux (tranchées antichars, logements, abattage d’arbres, réfection de routes, ….).

Début juin, le régiment est transporté par voie ferrée entre Reims et Rethel mais le front sur l’Aisne est rompu et les divisions d’infanterie sont contraintes au recul. À partir de ce moment, le 608° RP va connaître le repli avec les restes de l’armée française. Le 11 juin, il est à Châlons-sur-Marne, le 12 à Soudé Sainte-Croix (à proximité de Vitry-Le-François). Dans la soirée du 14, l’aviation allemande bombarde et mitraille les routes et les villages de l’Aube. De nombreux civils sur les chemins de l’exode sont tués. Un tiers du village de Chaource est détruit. Le 1er bataillon du 608e RP qui  bivouaquait dans un bois entre Nogent-sur-Aube et Avant-lès-Ramerupt perd 39 soldats et a une cinquantaine de blessés.  Ceux-ci sont chargés dans les ambulances militaires ou sur des camions pour être évacués vers l’arrière. Le lendemain 15 mai, Henri Ayesten et trois de ses camarades meurent lors du transport et sont enterrés dans le parc du château de Vanlay. Ce qui reste du 608e RP poursuit sa route jusqu’en Haute-Loire.

Sans nouvelle d’Henri, la famille fait une demande auprès du service des prisonniers de guerre et de la Croix-Rouge internationale, mais en octobre 1941, c’est l’avis officiel de son décès qui arrive. Une messe à sa mémoire est alors dite en l’église d’Arette. En mars 1943, le commandant militaire de Pau reçoit un courrier écrit par M Guibert, représentant du Souvenir français de la commune de Vanlay. Il raconte que le 29 juin 1941, les corps de quatre soldats ont été transférés du parc du château au cimetière de Vanlay. Ils ont été mis en bière et leurs plaques d’identification clouées, par ses soins, sur les cercueils. Il assure depuis l’entretien des tombes. Mais il s’interroge. Les trois autres soldats ont été reconnus par leur famille, seul reste Ayesten-Gironne Henri, classe 1919, matricule 2075 du recrutement de Pau, soldat au 608e RP, peut-être que la famille n’a jamais été informée ?

La lettre a été transmise à la mairie puis à la famille et une correspondance s’est établie entre  Mme Lagrave, sœur d’Henri et M Guibert qui lui a envoyé une photo de la tombe. Henri Ayesten est inhumé dans le cimetière d’Arette le 11 novembre 1948,