Dogain Pierre

Dogain-IturriaPierre Dogain est né le 9 septembre 1917 à Oloron, de Jean et de Marie Haget. Il résidait avec sa famille 13 rue des Oustalots. À la mobilisation, il rejoint comme sergent le 3e régiment d’infanterie coloniale.

Suite au franchissement de la Meuse à Sedan par les Allemands, la 1re division d’infanterie coloniale a été appelée en toute hâte et a reçut l’ordre, le 13 mai, de se porter sur Beaumont-en-Argonne (Meuse) et la forêt du Dieulet. Sa mission est de résister sur place. Le 15, une contre-attaque oblige des blindés allemands à reculer jusqu’à la Meuse. Mais un ordre de repli arrive en soirée et le 16 mai au matin, les troupes regagnent leur base de départ permettant ainsi à l’ennemi de progresser sans combattre jusque la route Stonne-Stenay (Ardennes).
Le 17 mai, l’avance allemande, bien que soutenue par l’artillerie et l’aviation (Stuka), est stoppée avec l’appui des chars du 3e bataillon de chars de combat. Le 18 mai, une contre-attaque est lancée sur Beaumont par le 12e régiment de tirailleurs sénégalais, le 3e régiment d’infanterie coloniale et une compagnie de chars. De violents combats ont lieu autour du village. Les soldats sont accueillis par des feux nourris d’armes automatiques parfois appuyés par des raids de Stukas. Malgré le courage des assaillants, cette puissance de feu inflige de si lourdes pertes que l’ordre de repli sur la ligne de départ est donné (500 morts, blessés et disparus au 3e RIC). Le 19 mai, l’infanterie allemande, soutenue par l’aviation et des chars, réussit à s’infiltrer en plusieurs points dans la position française mais les tentatives de percée allemandes échouent. Les 23 et 24 mai, une nouvelle offensive allemande a lieu dans tout le secteur. Jusqu’au 8 juin, les positions sont stabilisées, chacun organisant ses positions ; des coups de main ont lieu régulièrement. L’aviation reste active, l’ennemi cherchant à avancer vers Laneuville et Beaufort (Meuse).
Le 9 juin, dès 5 heures du matin, les Allemands déclenchent un pilonnage sur les lignes françaises, entraînant des pertes sérieuses. Des obus fumigènes dissimulent la progression de l’infanterie allemande vers la ferme de Wame et la Fontaine aux Frênes. Les Tirailleurs résistent mais en fin de journée, le 3e régiment d’infanterie coloniale est enfoncé. Des renforts permettent de rétablir la situation, d’encercler et d’anéantir divers groupes trop avancés mais l’ordre de repli arrive : des divisions blindées allemandes ont franchi l’Aisne, près de Rethel et il faut reculer afin d’échapper à l’encerclement.
La mission de résister sur place a été pleinement remplie au prix d’un lourd bilan : la 1re DIC a perdu 1838 hommes dont 37 officiers tués et 47 blessés. http://www.ardennes1940aceuxquiontresiste.org

Pierre Dogain est tué le 10 juin 1940 à Laneuville-en Argonne (Meuse). Il est inhumé à la nécropole nationale Faubourg Pavé à Verdun, carré 14/18, tombe 254 ter.
Son décès est transcrit à Oloron-Sainte-Marie le 6 mars 1942.

Son portrait orne encore aujourd’hui le salon de sa nièce à qui il avait fait faire ses premiers pas.