Eloi Honoré Jean Perrot est né le 5 septembre 1905 de Grat et de Marie Saint-Pé. Le 27 juin 1927, il se marie avec Félicie Casaubon Estrade (1905-2003). Le couple aura trois enfants. En 1930, militaire de carrière, il est admis comme sergent au 27e régiment de tirailleurs algériens basé à Avignon. La famille s’installe en Provence et y fait souche.
En septembre 1939, le 27e RTA est rattaché à la 1re division d’infanterie nord-africaine. Après un mois à la frontière des Alpes, la division est dirigée d’abord vers Verdun puis sur le front de Lorraine où elle est employée à divers travaux. à partir du 13 mai, la 1re D.I.N.A. est transportée vers la région de Cambrai où elle est divisé en plusieurs fractions qui vont combattre dans différents endroits. Eloi Perrot est désormais adjudant-chef. Au matin du 18 mai 1940, les Allemands sont sur la rive est de la Sambre et l’ont traversée en plusieurs points notamment la 5e Panzerdivision à Berlaimont (Nord). Elle fait route vers Valenciennes. Pour la contrer, l’état-major envoie des escadrons de chars, quelques automitrailleuses et des bataillons de tirailleurs. Les Français doivent protéger la route Le Quesnoy -Berlaimont et ont installé des points d’appui avancés dans la forêt. Dans le village de Jolimetz, quelques barricades sommaires ont été établies et les tirailleurs se préparent à se battre dans les maisons et les vergers puisqu’il n’existe aucune fortification. Alors qu’ils croyaient les ennemis encore de l’autre côtés de la Sambre, les chars de l’escadron de Segonzac les rencontrent dans le village de Berlaimont et sont contraints de faire demi-tour. L’ordre est de tenir Jolimetz. Dans son livre L’ escadron de Segonzac, Olivier d’Ormesson relate les propos de son capitaine : « Nous disposons de douze chars, l’ennemi, vous le savez, a franchi la Sambre en force et j’ai reçu l’ordre de tenir Jolimetz. Le peloton Guillien interdira l’entrée de la rue Coulon, tandis que celui du sous-lieutenant Bourgeois défendra la rue du Pavé, la voie principale menant au Quesnoy. Je me tiendrai près du monument aux morts. De là, je suivrai l’action des deux pelotons. Des éléments des 2ème et 3ème bataillons du 27ème régiment de tirailleurs algériens occupent plusieurs points d’appui au nord-est et au centre du village… Ce sont de bons soldats et nous pouvons compter sur leur soutien. Ils disposent de deux canons antichars de 25 mm… ».
En début d’après-midi, des tirs d’artilleries s’abattent sur les défenseurs et les Allemands tentent de s’infiltrer dans leurs positions. Le choc est dur mais les Français tiennent bon presque partout et, grâce à l’appui des chars, les Allemands sont refoulés dans la forêt. De 13h à 16h30, onze chars Somua de l’escadron de Segonzac font face à l’assaut d’une soixantaine de Panzer avançant en colonne par deux. Dix chars du 4e Cuirassiers sont détruits l’un après l’autre au cours de cette action. En même temps, les chars légers tournent les positions françaises par le nord de Jolimetz. Vers 18h, des tirailleurs et des cavaliers défendent toujours le dernier point d’appui malgré leurs munitions épuisées et les attaques aux lance-flammes. Les survivants tentent de décrocher peu à peu vers Le Quesnoy.
Vers la fin de l’après-midi, la 5e Panzerdivision se présente devant les remparts du Quesnoy. Les trois portes d’accès à la citadelle de l’époque de Vauban ont été obstruées et sont défendues. Le siège de la ville débute. Pendant trois jours, la ville va être bombardée et incendiée par l’aviation et l’artillerie allemande. Pendant ce temps, d’autres Panzerdivision sont passées plus au sud et ont atteint Arras et les côtes de la Manche. L’après-midi du 21 mai 1940, les défenseurs sont dans une situation désespérée : comptant de très nombreux blessés et manquant aussi bien d’armes lourdes et de munitions que de vivres, ils sont désormais isolés loin derrière les lignes ennemies. Les Allemands qui préparent une nouvelle attaque avec chars et artillerie lourde, proposent aux défenseurs de donner leur reddition que ceux-ci acceptent dans l’après-midi. (www.commune-jolimetz.fr/Escadron-de-segonzac.pdf)
Eloi Perrot est tué le 19 mai lors du siège de le Quesnoy. Il repose dans le cimetière de Notre-Dame à Oloron. Une plaque avec sa photo et celle de sa femme orne la tombe.